Performarts

printemps 2006
Fabien Defendini

Que faire du K. Waldmann ?
Un document qui se trouve à une place particulière, hors temps.
MiraculÉoù la détermination de son existence historique annulerait la force violente de ce retour du passé.
Une oeuvre qui parlerait de sa propre activitÉd'archivage et de rapport au temps.
Une oeuvre sur laquelle il est encore possible d'écrire précisement parce qu'elle n'a pas existé.
Une oeuvre qui conserverait encore intact son statut d'image.
Ne réveillons pas l'art à l'aune de sa conscience historique.
Si l'image est placée de façon à nous demander des comptes pourquoi vouloir l'inscrire à tout prix sur le champ du réel.
Si l'oeuvre nous regarde faut-il que nous devions l'éteindre pour empê cher son propre jugement ?
InterrogÉl'une ou l'autre hypothèse : raison ou expérience...
Laisser le complexe, garder le désir, chercher sans trouver.

Les monstres, Tod Browning, font problème avec l'imagerie normative.
Roue et nuage font rouage dans la coiffure des actrices d'Hollywood.
Eclatement de la représentation.
Les images ne sont pas vécues comme puissance, car toute figure théâ tralisée est barrée, le complot se trame dans le sein mê me des images, ce sont des images qui se commentent elle-mê mes
Le théâ tre des figures en mouvement et l'image du mensonge.
Essayer de montrer le visible.
Dans la chambre la gloire, au coin du lit le combat, ou gît de la main tendue. Quel est le goût de l'oeuvre ? Qu'est ce qui la teinte ? Un observateur sans voix qui ne peut s'empê cher de faire de l'image. Les fanatiques communes masquées de l'instant de l'arrê t montrent sans mouvement que la guerre est déjà dans l'esprit de l'homme ainsi au temps présent.
Qui a pu voir l'animal se dresser ? Et où s'arrê te l'histoire ? La période est pertinente jusqu'au point de sa réalité.
Alors la raison, l'édifice incertain de la maison probable que l'ennui avigore lors que souffle, chaleur intime, la balle écrasée contre le roc en pierre. Une oeuvre écrite au fil de l'actualitÉquotidienne. Une oeuvre du temps présent sans présent.
Ou une oeuvre d'aujourd'hui, de mémoire, de collecte, et de mauvaise foi. Mais le geste du plasticien empê che dans son mode cette sur-rationnalisation. Combien de raisons pour faire croire à une histoire ? Et si la raison dans son activitÉmê me devenait la substance de sa propre activitÉpour activer le non lieu de l'histoire.
Pourquoi créer du mensonge sur de l'anecdote ? Sorte d'ultra machine, rê ve contemporain de la sublimation du complot.
Toutes les extensions nous rapprochent du complot tant sur la fictionnalitÉsurdéterminée de l'artiste, que sur l'omniscience de ce regard visionnaire.

Que ce mythe se confronte avec l'oeuvre elle-mê me où se tend le visage du regard interrogateur.
Mais qui a criÉsi l'autre allongÉs'est fait sortir de l'aube.
La censure de la parole, et la possibilitÉde l'oeuvre d'art sont une seule et mê me chose.
Figures merveilleuses partagent avec le monstre l'hallucination d'une époque.
La parole à elle-mê me, c'est que l'oeuvre contient son propre mécanisme de destruction, sorte d'auto-catharsis.
En face l'oeil posÉsur son corps, définitivement sans réponse, car si il se parle entre eux aucune métamorphose n'est à attendre.
La corne ou la figure légendaire comme autant de lunes veillantes sur le rê ve de la modernité.
Les transports, de joie ou d'hilarité, furieusement anonyme.
Qui écrira le désastre ? Tant de taches.
Mais résiste le bourdonnement du moteur, la cause sublime armée de sa mitraille.
Des tableaux noirs aux abonnés soumis à l'abattoir, la lune, continuitÉde l'hélice, nourrie du temps dont elle dispose à présent. N'est pas que l'hypnose s'est faite le modèle ?
Je suis de ce qui fait le monde, où mon vê tement agit en cause nécessaire, car la violence n'est ce pas, c'est le cours naturel des choses.
Mais qui cisaille l'esprit du nom dit la véritÉ?
Ils suivent, les apôtres ou les plébisciteurs de la grande joie, alors que se réveillait le moment du point du jour.
Qu'enfin ceux-là applaudissent, pas la juste victoire. Car reste derrière.
C'est trop dire.